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Sparkling Diamonds
9 mars 2006

Back.

Auschwitz

Ce voyage en Pologne était si rapide. J'ai l'impression de n'être partie de chez moi que quelques heures. Voyage éclair.

Je suis partie de chez moi, mercredi à 3h du matin. J'étais très réveillée et de très bonne humeur. Je n'arrêtais de rire aux blagues de mon père dans la voiture. J'arrive la première à la Gare. Pour une fois je ne suis pas la dernière. Petit à petit, tout le monde arrive. On attend le bus.
Il arrive, et dedans déjà une classe. Des collégiens très bruyants, et stupides. Preuve : Un garçon de 3e a demandé aux deux garçons de notre classe "Pourquoi vous êtes que deux ?". Passons. Ca m'a bien fait rire.

Une heure et quelques plus tard, après avoir somnolé encore un peu dans le bus, on arrive à l'aéroport de Tours pour prendre un vol Charter. On reste peut être deux heures, ou un peu moins, là-bas. Le temps de faire passer tout le monde. Il faisait beaucoup trop chaud, et l'attente était interminable. De plus, il avait un problème avec le passeport de ma prof de Français. Résultat, elle n'a pas pu nous accompagner. Nous étions tous très déçus pour elle. Elle est en Pologne aujourd'hui normalement.

Enfin on monte dans l'avion. C'est la première fois que je mets les pieds dans un engin de cette sorte. C'est un petit avion, mais c'en est un tout de même. Je m'installe. Côté hublot. J'avais déjà prévu de prendre des photos vues du ciel. Mes chéries s'installent à côté de moi. Les autres derrière, et devant. Tout le monde installé, on boucle nos ceintures et je commence à appréhender un peu le décollage. L'avion se met en marche, et je suis surexcitée. Tous ceux qui ont déjà pris l'avion me disent "T'inquiètes pas, ça va être comme-ci et comme-ça".
Ca y est, on décolle. Et j'adore cette sensation. Une chose que je n'ai pas adoré, bien au contraire, c'est d'avoir les oreilles qui bourdonnent, qui craquent, qui font mal. Malgré le chewing-gum, j'ai pas vraiment apprécié la période durant laquelle l'avion montait avant de se stabiliser. J'ai des petites oreilles sensibles. Et la tête lourde à ce moment là, c'est pas génial non plus. Bref. Une fois à presque 10 000 mètres du sol, tout va mieux. Rythme de croisière, et j'aime bien. Je ne me suis pas levée, mais je n'ai cessé de prendre des photos, de m'extasier à la vue du ciel, puis des villages, plus tard, lors de l'atterissage.
Nous avons pris le petit déjeuner, et le vol, qui a duré près de deux heures, est passé très, très vite.

J'ai aussi remarqué un bien joli garçon. Qui apparemment à fait ami-ami avec Céd. Je ne lui ai jamais parlé. Mais à plusieurs reprises j'ai senti son regard sur moi. Bref, passons. Adieu joli garçon.

Durant le vol j'ai observé avec emerveillement les paysages enneigés de l'Allemagne, puis de la Tchéquie, puis de la Pologne. J'ai pris des photos, et me suis lamentée sur la saleté du hublot, dehors, et les rayures qu'il y avait dessus, dedans. Lors de l'atterissage, j'étais plutôt calme, malgré ma chérie qui me disait que c'était moins bien que le décollage, car souvent brutal. Les maisons qui se rapprochaient de plus en plus, puis l'aéroport. Et enfin l'atterissage. Il était pas vraiment brutal. Et je l'ai même preféré au décollage, car pas de problème avec les oreilles.

Une fois dehors, la neige et le froid. Il a fait -5°C mais je n'avais pas vraiment froid. A l'aéroport de Cracovie, je passe à la douane, le monsieur qui regardait mon passeport m'a parlé en Allemand, pour me demander où était ma ville de naissance. "In Frankreich" ai-je répondu. Et j'ai été gratifiée par un sourire.  Ils faisaient peur les douaniers là-bas, alors qu'il me fasse un sourire ... Ca sert d'être trilingue finalement.

Le trajet en Bus jusqu'a Auschwitz à été monotone. Disons que j'avais le soleil sur moi, j'étais fatiguée, et un guide puis un ancien déporté, nous ont parlé d'abord de l'histoire rapide de la Pologne, puis des juifs. J'ai somnolé en écoutant. Enfin on arrive à Auschwitz-Birkenau.

Le matin nous avons fait un tour d'Auchwitz-Birkenau me semble-t-il. Il me semble, car on s'est rendu compte que ce lieu, Auschwitz, était immense. Nos pieds aussi s'en sont rendus compte. En effet, nous avons fait tout ça à pied. Dans le froid et la neige. La neige ne m'aurait pas dérangée, si c'était de la neige fraiche. Là-bas elle était glacée, et/ou "pilée" donc soit trop dure, et on glissait, soit pas assez consistante et c'était un très bon moyen d'avoir tout le bas du pantalon trempé. Sans parler de la boue/eau. Ah, les conditions de la visite n'étaient pas excellentes. Le nez froid. Les pieds gelés.

La visite en elle-même était pas géniale. Le matin. Je m'attendais à une autre atmosphère. Mais, étant donné qu'il ne restait plus beaucoup de bâtiments d'origine, on ne pouvait aussi bien se rendre compte que c'est là bas que s'est passé la plus grande horreur de l'histoire.
On a vu les latrines, et les baraques où dormaient les prisonniers. La tour de garde principale, avec vue sur le camp. Puis on a vu ce qui restait des baraques, leur foyer, et leur nombre est impressionnant. Nous avons aussi vu le monument de mémoire, érigé non loin des ruines et vestiges de chambres à gaz et crématoires. Ensuite le lieu où les prisonniers retenus dans le camp se sont fait tatouer et desinfecter. Enfin d'autres lieux tels que les fosses où, je crois, des juifs ont été brulés. Nous sommes rentrés après plus de trois heures de marche dans la neige.

Je viens de décrire l'essentiel de la visite du matin. Celle-ci m'avait un peu "déçue". C'est difficile d'exprimer ce que je veux dire. Mais je m'attendais peut être à autre chose, de plus fort, à une ambiance différente. Cette ambiance différente, je l'ai trouvée l'après midi.

Après avoir mangé dans le car, pour ma part, nous sommes allés à Auschwitz I et II.

Nous avons commencé par le plus dur. Le plus horrible. La seule chambre à gaz et crématoire, encore debout, non détruite par les nazis. C'est là-bas que j'ai ressenti ce que je pensais ressentir à Birkenau. Un sentiment qui m'a pris à la gorge, dans le coeur, qui lui, s'est serré. Dès que j'ai été dans cette chambre, que j'ai vu les six trous dans le plafond par lesquels les nazis ont introduit les cristaux de zyklon B, et surtout, dès que j'ai vu les griffures sur le mur, car me semble-t-il, c'en sont, j'ai craqué, pour raison inconnue. Je me mordais la langue, les lèvres, mais rien à faire, j'étais au bord des sanglots. Et maintenant, en écrivant tout ça, j'ai les larmes aux yeux.
On passe dans la pièce à côté. Ou sont les deux fours crématoires qui restent. Benjamin était devant moi, j'avais le mur à droite, je me suis donc moins contenue, je me suis cahée derrière Benjamin, j'aurais presque voulu qu'il me prenne dans ses bras. J'ai pleuré, j'ai tremblé en prenant les photos. J'ai été la dernière dans la chambre à gaz, j'y suis retournée, en sanglotant. Et une fois dehors je me suis vidée dans les bras d'une amie.
Je crois que j'ai été très choquée, marquée. Je ne cessais de répéter que ce n'étaient que des monstres, inhumains qui pouvaient faire ça. Et ce que j'ai vu sur les murs m'a vraiment marquée. Je répétais "T'as vu les griffures, t'as vu ?". C'était vraiment ce à quoi je m'attendais, et que redoutais. Je l'ai eue mon atmosphère de mort, d'horreur, et de terreur.

Comme durant toute la visite, j'ai été la dernière avec des amies. Nous avons enchaîné en visitant des blocks dans lesquels étaient exposés des montagnes de lunettes, de valises, de gamelles, de cheveux, de chaussures. C'était impressionnant et très horrible de voir toutes ces chaussures. Et tous ces cheveux, de femmes uniquement. Je me souviens très bien de la masse de tous ces cheveux : 1950 kg. de cheveux. De femmes seulement. Terrifant.
D'autres reliques, en plus petit nombre, de boites de cirage. De vêtements de bébés. Là-dessus j'ai encore versé ma petite larme. Des bébés.

De block en bloc, nous avons vu des maquettes de chambres à gaz/crématoires, des cendres de juifs, des photos, des boites de zyklon B, vides, beaucoup, la prison du camp, un bâtiment sur les déportés Français, le mur des fusillés, et j'ai en peut être oublié encore.

Cette visite s'est cloturée dans le froid, très froid de la Pologne. Presque nuit. Et personnellement très remuée. D'ailleurs, j'ai pas l'impression que d'autres personnes, comme les collégiens, étaient très concernés. Peu de personnes ont semblé aussi marquées que moi et certaines amies. Et je pense que les collégiens par exemple, n'ont pas mesuré l'inerêt du voyage. Pour eux j'ai l'impression que ce n'était qu'une sortie ordinaire. C'est dommage pour eux.

Dans le car qui nous à amenés à l'aéroport, j'ai somnolé, encore, malgré le bruit de ceux derrière moi. A l'aéroport même, j'ai décompressé en riant beaucoup. A l'embarquement, ô surprise, des gens nous ont pris nos places dans l'avion. Alors que tous les professeurs ont bien précisé qu'il fallait garder les mêmes qu'a l'aller. Nous avons donc été tout au fond, loin de tous nos amis, et moi loin du joli garçon. Et surtout, le pire, j'avais le réacteur à ma droite, au niveau du hublot. Moi qui voulait voir les lumières de la ville en décollant. Raté. Et ça faisait un bruit d'enfer.

Nous avons passé un certain temps à être enervées. Puis ça s'est calmé, je me suis levée pour voir si à un hublot sans réacteur devant, on voyait quelque chose de photographiable. Non, nous étions déjà trop haut. Tant pis. On mange, et c'était plutôt bon. Après le dîner, et après avoir dormi un peu, puis je me suis levée, je suis allée voir notre coin, où il y avait Ben et les autres. Le joli garçon ne m'a pas quittée des yeux pendant une seconde ou deux. J'ai écouté ce que Ben écoutait, je me suis faite chatouiller par des keupines folles, et je suis retournée à ma place, maudissant ceux qui nous avaient pris nos places initiales.
J'ai dormi un peu, même pendant l'atterissage. Qui fut plus brutal qu'en Pologne. A cause du vent. Mais j'ai bien aimé.

Sinon, je n'ai pas mentionné le beau stewart ... De très beaux yeux. Et un fou-rire avec une keupine à son propos. En sortant on est frappés par le vent, et la température. Il fait pas aussi froid qu'en Pologne.
On rentre. Et dans le dernier car, qui nous a amenés à la maison si j'ose dire, c'était assez drôle. Il y avait une histoire entre des pétasses ( Désolé, c'est le mot ) et Céd. Ce dernier leur a brisé le coeur, en faisant passer une keupine pour son amoureuse. Y'a eu des embrouilles, et du bruit. Au début, je dormais d'une oreille, j'écoutais de la musique et de l'autre j'écoutais tout ce qui se passait. Et avec une keupine on s'est envoyés des sms. Alors qu'on était dans le même car. Tous ceux de ma classe étaient dans le fond. Mais il y avait aussi des collégiens qui foutaient le bordel.
D'un côté j'étais déçue de ne pas être avec mes chéris, de l'autre bien contente d'être vers le milieu pour pouvoir dormir. Car jusqu'en rentrant, après que des amies soient venues nous voir, j'ai mis ma musique, et je me suis endormie pour de bon.

Une fois à la gare, de retour, j'attends mon père, avec un petit groupe composé de ceux dont les parents sont en retard. Mon père arrive. Céd me dit un joli au revoir avec une bise toute tendre, et je rentre, fatiguée et contente.

J'ai tout raconté à mes parents, je leur ai montré les photos. J'en ai fait plus de 160. Et je me suis enfin couchée. J'ai même pas rêvé de quelque chose qui avait trait au voyage. Je n'en ai pas le souvenir du moins. Je suis encore un peu fatiguée. Et je ne vais pas en cours. Pour deux heures de sport pour lesquelles je suis dispensée de toute manière ...

Je vais sans doute mettre beaucoup de photos du voyage sur ma Deviant Gallery, certaines sur mon skyblog. Vous en avez déjà une avec cette note.

Maintenant que le voyage est passé, il va falloir se concentrer sur le boulot à fournir au lycée, pour le projet, tous les exposés prévus, et le Bac. Et plus près, pour mon anniversaire. C'est lundi.
C'est bientôt.

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Je me sens : Nostalgique
J'écoute : Running up That Hill - Placebo

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Commentaires
R
Je voulais te féliciter pour la description, elle est vraiment touchante. On a eu la même réaction devant les griffures, c'est certainement le moment le plus pénible avec les vetements de bébés.<br /> J'ai eu cette impression pour les collégiens, mais je suis maintenant convaincue qu'on a tous été touchés. Je me souviens de moi même dans l'avion, je rigolais comme si de rien était, parce que je voulais pas trop y reflechir... Néanmoins ta réflexion a été normale! ;)<br /> <br /> Bzouxxx
G
A propos des collégiens, on en a reparlé avec ma prof de Français, et j'ai revu tout ça avec un peu plus de recul, et j'pense que tu as raison.<br /> Ohlala, pleures pas :x et je comprends ce que tu veux dire par "Je veux y aller, mais non en meme temps".<br /> Moi j'ai envie d'y retourner, plus tard. Vister peut être plus calmement. Après quelques années de reflexion. <br /> Bisous
S
tu sais, je pense pas que les collégiens comme tu dis, ne soient pas émus. certains évidemment s'en foutent. Seulement ils se sont peut être cachés derrière des rires etc.. il ne suffit pas de pleurer pour etre touché, c'est quelque chose qui n'appartient qu'à soi. et en groupe c'est tjrs gênant de montrer ses sentiments. je te trouve trop dure dans tes jugements.<br /> Bref. Ta description m'a carrément fait chialé, j'aimerais y aller un jour mais en même temps ça fait plus peur qu'autre chose.
G
Je suis contente d'avoir su retranscrire le tout :)<br /> <br /> J'écris en anglais ici > http://laurelas.deviantart.com/ <br /> C'est à dire là où il y a les photos d'Auschwitz<br /> Bisous
C
Idem. Moi aussi les larmes aux yeux, alors qu'on ne fait que te lire. Crois-moi tu retranscris très bien l'atmosphère.<br /> Et ca donne envie de faire la visite, et à la fois de ne pas la faire... parce que moi aussi, suis sensible, alors les tripes .... elles souffriraient sûrement.<br /> <br /> Et dommage pour ces collégiens. Pff quelle perte. Ca me rappelle un peu nous, notre voyage à Rome (rien avoir mais quand même), on était en 3ème et pour pouvoir y aller, on avait été obligés (parce qu'on aidait notre prof de latin à organiser), d'inclure les 45 élèves de latin de 5 ème...<br /> et bah ils regardaient rien, ils s'en foutaient de tout, bref .... je sais pas, moi je considérais ca comme une chance, de pouvoir visiter le Collisée de fond en comble (on avait eu permission spéciale, pask à l'époque il était interdit au public - l'intérieur) etc.<br /> <br /> Bref. J'irai voir tes autres photos.<br /> <br /> -et c'est où que t'as parlé en anglais?-
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