I remember ..

Je me souviens, il y a bientôt trois ans de cela, la première fois que je t'ai vu. Je m'étais retrouvée par erreur dans ta classe. J'étais dans le fond. Tu étais à la table derrière la mienne. Je t'ai trouvé mystérieux. Je t'ai trouvé beau. Et puis j'ai finalement rejoint ma vraie classe. Adieu. Je suis tombée amoureuse d'un autre. Tu crois que si j'avais été dans ta classe cette année-là, ça aurait tout changé ?

Je me souviens quand tu me regardais avec ces yeux plein d'amour. Que tu te mettais à genoux, me faisais la cour à la cafétéria. Que j'en devenais écarlate. Je me souviens du soir où tu m'as demandée de devenir ton amoureuse.
Mais je me souviens aussi de cet après midi, quelques jours plus tard, où j'ai pris la décision de rompre. Trop effrayée. Trop amoureuse d'un autre. Je t'avais promis de venir te voir jouer le week end, mais je n'ai pas pu. J'ai donc rompu, en début de semaine. Je me souviens. Au milieu de la cafétéria. Tes yeux qui se sont assombris quand je t'ai dit que je devais te parler. Ça m'a tuée de devoir te dire ça. Je me suis détestée.

Et puis je me souviens de cette pointe de jalousie que j'avais éprouvée quand, quelques semaines plus tard, tu sortais avec une autre. Tu ne m'adressais plus la parole. Et tu avais raison.
Quelques mois plus tard, en avril, de nouveau célibataire, de nouveau charmeur, tu me reparlais. De nouveau, je me souviens, nous nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre. Ou presque. Toujours aussi effrayée (ou que sais-je) je te repoussais gentiment. Ah.

Cette appréhension en sachant que j'allais être dans ta classe l'année suivante.
Finalement, c'est peut être ce qui m'est arrivé de mieux au lycée.

Je me souviens de nos fous rires, de nos prises de têtes, de nos câlins, de nos discussions sur la philosophie, et sur l'amour. On s'adorait, on se détestait. J'ai eu l'audace d'en aimer encore un autre, au lieu de me rendre compte que c'était toi que j'aimais vraiment. Je ne m'en rendais simplement pas compte car tu étais toujours là, à mes côtés.

Cette matinée où, à faire le fou, tu es tombé entre deux heures d'anglais. Le fou rire qui s'en est suivi. Ces nombreuses heures à la cafétéria, à chanter, à se câliner, à s'insulter aussi. Ces baisers volés. Tes traits d'esprits en cours. Ton panache. Cet après midi tendre en ville. Il y a quelques mois encore, ces quelques heures étranges, où je voyais pourtant dans tes yeux de l'amour, ou que sais-je. Et ce dernier regard, dont je pense me souvenir longtemps encore.
Je me souviens que trop bien de ces moments.

Et tu es parti. Je me suis enfin rendue compte de mes erreurs. Et qu'est-ce que j'en ai souffert.
Maintenant, je souffre du vide que tu as laissé en partant pour de bon. Ou du moins du vide faisant croire à ton véritable départ. Après tout, je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, encore moins ce que ton esprit lunatique va inventer dans le futur.

Tout ce que je peux encore faire, et que je fais si bien depuis septembre, c'est me souvenir. Et sourire à l'évocation de ces souvenirs. C'est tout ce qu'il me reste de toi ..

Comments

[Gold]

Fanfan : Peut être. Ce serait peut être pas très bénéfique. Mais bon, on ne sait ce que l'avenir nous reserve ..

Nolah : Oui, en attendant :)

Sucrette : Merci, je l'ai mis dans ma wishlist. C'est noté. =)

[Sucrette]

Ah! Si tu savais!
J'ai entendu il y a de cela une semaine un exposé magnifique, sur Alquié.
Je ne sais pas si tu connais. Mais tu devrais. La cause : il s'agit de toi!

Rectification : pas de toi, mais des passions. Alquié, et le Désir d'Eternité. C'est très facile à lire, c'est de la Philo, c'est Toi.

Trois bonnes raisons de le lire, sachant qu'il explique comment se libérer... =)
Je te laisse là-dessus.

[nolah]

c'est mieux que l'aifreur, ou le regret?

les souvenirs ça tient chaud parfois, en attendant

[Fanfan]

C'est très joliment écrit. ça "sonne" très vrai.

Le futur ne l'a peut-être pas raturé, tu le recroiseras peut-être.