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Putain, putain, putain.
D'abord, tomber amoureuse (...) d'un parfait inconnu. Sous pretexte qu'il ressemble à s'y méprendre à Matthew. L'idéaliser. Rêver du grand amour avec lui. Rêver, encore et toujours.
Et puis un jour, le voir avec une autre. Non. Pas son amoureuse. Pas encore?
Être rongée par la frustration, la jalousie. La frustration de ne pas le connaître davantage. La jalousie à l'égard de celle qui le connaît mieux.
L'avoir devant soi, et échanger deux mots. Vouloir se noyer dans ses yeux. Le regarder sourire, encore et toujours. L'écouter avec attention. Juste avoir envie de le prendre dans mes bras.
Et regretter qu'il reparte déjà, rejoindre l'autre, qu'il avait laissé là. Seulement le temps d'un instant.
Il n'y a qu'a moi que ce genre de chose arrive. S'attacher à une ombre. A un rêve. A un idéal.
Mais qui reste furieusement charmant, même dans la réalité.
Alors bien entendu, on tente de se rassurer comme on peut. "Oh, ils sont juste amis." On ignore les preuves accablantes de l'ambiguïté de la situation, exposées par votre amie. On n'aspire qu'a rester dans l'aveuglement. C'est tellement mieux de voir le monde comme on aimerait qu'il soit ...
Mais en fin de compte, on baisse les bras. Dépitée. Et sans doute, assez triste au fond.
Je ne tiens pas à ce qu'on me plaigne. Et je déteste m'épancher sur le sujet tel que je le fais maintenant. Mais ... Le jour où je serai aimée par celui qui me plaira ... Ce jour là, je crois que j'en serais plus que surprise. Tellement surprise que je n'y croirai même plus.
C'est terrible à dire, je n'ai que dix-huit ans. Mais je n'ai jamais, finalement, connu cet état de grâce. Non. Jamais.
On a envie de se battre, envie de briller pour qu'il nous remarque enfin, envie d'être scandaleusement séductrice, envie de lui montrer que merde, vous le trouvez magnifique et ne voulez pas laisser passer cette chance de le connaître davantage.
Mais parfois, on n'en a juste plus la force.